Un réseau de contrefaçon Gucci composé de 204 noms de domaine cybersquattés a été fermé. La marque de mode italienne récupère les adresses contrefaites en une unique et spectaculaire procédure extrajudiciaire UDRP consolidée.
Gucci est une maison de couture italienne fondée en 1921 par M. Guccio Gucci. En 2019, la marque a été classée à la 30ième place dans la liste Forbes des marques les plus valorisées au monde en 2019.
Il est à noter que l’entreprise détient plusieurs enregistrements de marque pour GUCCI. Elle possède, entre autres, une marque internationale depuis 1977.
La société a également enregistré plus de 1 600 noms de domaine contenant « Gucci ». Elle exploite notamment <gucci.com> qu’elle utilise dans le cadre d’une boutique en ligne.
La marque a engagée une action anti-contrefaçon numéro D2020-3211 contre 204 noms de domaine différents !
192 noms de domaine litigieux incorporent intégralement la marque GUCCI. Les noms de domaine litigieux associent la marque à des des mots du dictionnaire comme : « bag », « cheap », « club », « company », « fashion », « en ligne », « outlet », « vente », « boutique », « site »… Parfois, des mots sont même mal orthographiés comme « shopp », « stcok ».
Ce réseau de sites de contrefaçon Gucci est aussi composé de références géographiques et monétaires dont : « ae », « hk », « hks », « id », « ind », « jp », « jap », « japon », « jpa », « jpy », « ma », « mas », « malaisie », « mon », « ph », « phi », « phil », « philippines », « php », « sg », « sgp », « sgs », « taipei », « th », « thai », « thb », « tl », « tokyo », « tw », « twn », « uae ».
Tous ces mots, abréviations, lettres et tirets supplémentaires n’empêchent pas de constater une similitude déroutante avec la marque. En effet, GUCCI reste clairement visible dans tous ces noms de domaine litigieux.
12 noms de domaine litigieux incorporent la marque GUCCI avec une faute d’orthographe évidente. Il s’agit de cas de typosquatting comme « guci » ou « guchi ».
24 titulaires différents mais un même réseau de contrefaçon Gucci
La plainte UDRP engagée par Gucci concernent 24 titulaires différents de noms de domaine.
L’expert de l’OMPI a noté que de nombreux noms de domaine contestés sont déposés sous le même nom ou partagent d’autres coordonnées ou informations d’enregistrement.
Certains titulaires différemment nommés partagent néanmoins la même adresse e-mail de contact dans la base de données WhoIs du registrar. Ils ont aussi parfois la même adresse e-mail ou un numéro de téléphone identique.
De nombreux titulaires de noms différents détiennent aussi des noms de domaine contrefaits liés à la même adresse IP.
Enfin, l’expert note que les noms de domaine litigieux ont été enregistrés dans un délai relativement court. Dans la plupart des cas, les noms ont été déposés entre mai et novembre 2020. Parfois, des enregistrements de noms de domaine ont eu lieu le même jour.
En conséquence, l’OMPI décide de regrouper en une seule procédure les litiges concernant les titulaires de noms de domaine contestés nominalement différents.
Transfert des 204 noms de domaine vendant de la contrefaçon Gucci
La plupart des noms de domaine litigieux proposent à la vente des produits GUCCI contrefaits.
Les boutiques en ligne de contrefaçon affichent les visuels de la marque. Elles commercialisent ce qui est censé être les produits de mode GUCCI. Il y a notamment des sacs à des prix fortement réduits.
Pour toutes ces raisons, la marque italienne obtient le transfert de l’ensemble de ces noms de domaine litigieux. Cependant, que faire des 204 noms de domaine composant ce réseau de contrefaçon Gucci ?
L’entreprise n’a peut-être pas envie de faire rediriger un ancien nom de domaine vendant de la contrefaçon comme gucci-outlet.shop vers son site officiel.
Dans ces conditions, Gucci a créé une page d’attente spécifique dédiée à sa lutte anti-contrefaçon. Elle y explique que le nom de domaine affiché a vendu des faux. Il faut reconnaître que cette initiative est intéressante pour valoriser les actions de la marque contre la vente de contrefaçon.