Le médicament Ambien occupe une place centrale dans une décision UDRP rendue à propos du nom de domaine litigieux <ambien10mg.com>. Cette affaire intéresse directement les titulaires de marques pharmaceutiques, les cabinets juridiques et les spécialistes de la lutte contre la contrefaçon en ligne.
Quand Sanofi défend la marque de son médicament Ambien
Le plaignant est le laboratoire Sanofi, propriétaire de la marque Ambien, un médicament hypnotique utilisé dans le traitement de l’insomnie. Le nom de domaine <ambien10mg.com> a été enregistré par un titulaire situé en Inde.
Ce site commercialisait plusieurs produits, dont :
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le médicament Ambien, pourtant soumis à prescription dans de nombreuses juridictions ; 
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des médicaments concurrents destinés eux-aussi au traitement de l’insomnie. 
Le répondant n’a présenté aucune réponse à la plainte. Le panel a donc statué uniquement sur la base des éléments apportés par le plaignant.
Le médicament Ambien disponible sans prescription sur le faux site
Le médicament Ambien est un hypnotique à base de zolpidem. Sanofi le destine au traitement à court terme des troubles du sommeil, en particulier les difficultés d’endormissement. Le produit agit sur certains récepteurs du cerveau afin de réduire la latence d’endormissement et d’améliorer le début du sommeil.
Ce médicament bénéficie d’une autorisation de mise sur le marché et son usage est encadré pour limiter les risques d’abus ou d’effets secondaires. Il nécessite généralement une prescription médicale. Sa commercialisation en ligne sans contrôle expose donc les consommateurs à des dangers importants. Elle compromet également les droits du titulaire de la marque. Cette double dimension — santé publique et propriété intellectuelle — explique l’analyse UDRP dans les affaires impliquant des médicaments.
Analyse de l’UDRP concernant le médicament Ambien repris dans le nom de domaine litigieux
La procédure UDRP repose sur trois critères cumulés :
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similarité entre le nom de domaine et la marque ; 
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absence de droit ou d’intérêt légitime ; 
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enregistrement et usage de mauvaise foi. 
Similarité
Le panel note que <ambien10mg.com> reprend intégralement la marque Ambien. L’ajout «10mg», qui renvoie directement au dosage du médicament, renforce même l’association avec le produit du plaignant. La similarité confondante apparaît donc évidente.
Absence d’intérêt légitime
Le répondant ne disposait d’aucune autorisation pour utiliser la marque. Il n’exploitait pas le domaine dans un but légitime. Aucune preuve d’un usage de bonne foi n’a été fournie. Le panel valide ainsi le deuxième critère.
Mauvaise foi
La vente du médicament Ambien sans ordonnance, combinée à l’offre de produits concurrents, suffit à démontrer une exploitation commerciale de la notoriété du plaignant. Le panel constate une volonté claire d’attirer des consommateurs en profitant de la réputation du médicament Ambien. Le domaine a donc été enregistré et utilisé de mauvaise foi.
Décision
Le panel ordonne dans sa décision D2023-3222 le transfert du nom de domaine <ambien10mg.com> au profit de Sanofi.
Enjeux pour les titulaires de marques
Cette décision confirme plusieurs tendances fortes :
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l’ajout d’un dosage ou d’un terme descriptif n’éloigne jamais la similarité lorsqu’une marque pharmaceutique est copiée ; 
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la vente en ligne de médicaments soumis aux règles de prescription constitue un indice majeur de mauvaise foi ; 
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l’association entre marque du plaignant et produits concurrents caractérise un parasitisme manifeste ; 
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les titulaires doivent surveiller activement les noms de domaine qui contiennent la dénomination exacte de leurs spécialités médicales. 
L’affaire  <ambien10mg.com> rappelle que la marque Ambien bénéficie d’une protection renforcée dans l’univers numérique. Cette décision illustre parfaitement la manière dont la politique UDRP protège les marques pharmaceutiques contre la vente illicite de médicaments et les risques de contrefaçon. Les titulaires et leurs conseils doivent continuer à agir rapidement pour préserver leurs droits, surtout dans un secteur aussi sensible que celui des produits de santé.
Pour consulter d’autres affaires liées à la contrefaçon de médicaments, la rubrique dédiée de faux.fr reste disponible.