Un « typosquatting » a envoyé de fausse facture Amazon par mail dans une tentative d’extorsion de fonds de ses victimes.
Dans ce litige PARL-EXPERT 2022-01011 de l’AFNIC, <amazcn.fr> a été utilisé à des fins d’envoi de mails frauduleux et d’usurpation de l’identité d’une employée d’Amazon.
En effet, Amazon a reçu un mail d’une adresse email de type [donnéesexpurgées]@amazcn.fr. Il est similaire à celle d’une employée de la société afin de demander le paiement d’une fausse facture Amazon. Afin de lui conférer plus d’authenticité, cet email frauduleux faisait également apparaître une des marques figuratives d’Amazon dans la signature.
Dans cette affaire, il faut noter que la requérante est Amazon Europe Core S.à.r.l. C’est une société de droit luxembourgeois. La structure est également une filiale de la société Amazon.com, Inc. Il s’agit de la société mère fondée à Seattle aux Etats-Unis et disposant de multiples filiales.
Il faut rappeler qu’Amazon est un leader mondial dans le domaine du commerce électronique, du cloud computing, du streaming numérique et de l’intelligence artificielle.
Fondée en 1994, Amazon a été l’une des premières grandes entreprises à vendre des biens sur Internet. Initialement, le site internet d’Amazon proposait uniquement des livres à la vente.
Au cours des 25 dernières années, Amazon a étendu ses activités commerciales. Amazon propose encore de la vente de livres mais aussi une large gamme d’autres biens et de services.
Amazon est désormais la plus grande place de marché en ligne au monde. Elle offre à la vente des livres, des logiciels, des vêtements, des produits pour bébés, des appareils électroniques, des produits de beauté, des produits gastronomiques, des produits d’épicerie, des produits de santé, des articles de cuisine, des articles pour la pelouse et le jardin, des instruments de musique, des articles de sport, des outils, ainsi que des jouets et des jeux.
Un hameçonnage ciblant le public français
Amazon fournit également des contenus vidéo, musicaux et des livres audio. La société le fait par l’intermédiaire de ses filiales Amazon Prime, Amazon Music et Audible, notamment en France.
Le site Internet officiel d’Amazon à destination des consommateurs français est disponible sur <amazon.fr>. Il est classé comme étant le 6e site internet le plus visité en France d’après la plateforme Alexa.
La marque AMAZON est actuellement l’une des marques les plus connues au monde. En 2021, la marque Amazon a été classée deuxième par le rapport Interbrand’s Best Global Brands, uniquement devancée par Apple.
Dans ce litige, le nom de domaine <amazcn.fr> est identique, à une lettre près, à la marque antérieure « AMAZON ». La substitution de la voyelle « o » par la consonne « c » est une des caractéristiques de « typosquatting ». Cette pratique a pour but de tromper les internautes en utilisant leurs éventuelles fautes de frappe.
Fausse facture Amazon et extorsion de fonds
Le titulaire de <amazcn.fr> s’est livré à un usage frauduleux du nom de domaine litigieux. A cet égard, il a utilisé ce dernier à titre d’adresse électronique pour usurper l’identité d’Amazon en se faisant passer pour « AMZON LOGISTICS ».
Il s’est alors livré à une tentative d’extorsion de fonds. Pour cela, il a envoyé une facture avec des coordonnées bancaires spécifiques pour en demander le paiement.
Cette pratique dite de « hameçonnage » est unanimement reconnue par la jurisprudence PARL EXPERT comme un usage de mauvaise foi d’un nom de domaine.
Par conséquent, l’expert William LOBELSON a considéré qu’il ne peut sérieusement être envisagé que le titulaire a pu enregistrer le nom de domaine litigieux <amazcn.fr> sans avoir à l’esprit la marque notoire « AMAZON ».
Le remplacement de la voyelle « o » par la lettre « c », dont les physionomies sont proches, révèle une volonté délibérée de faire naître une confusion dans l’esprit du public.
En définitive, le fraudeur a enregistré le nom de domaine <amazcn.fr> afin de profiter de la renommée d’Amazon en créant une confusion dans l’esprit du public, dans un but d’usurpation d’identité et d’extorsion de fonds des fournisseurs.